La lecture du Je et Tu de Martin Buber m’aide à porter ma conscience sur la force de la rencontre. D’abord ma propre rencontre pour ensuite rencontrer l’autre mon frère, partie de moi-même.

Je et Tu, Martin Buber

 Martin Buber, philosophe juif d’origine allemande (1878-1965), est surtout connu par le premier et le principal ouvrage qu’il a publié : Ich und Du, paru à Francfort en 1923 et traduit en français en 1938, sous le titre Le Je et le Tu. Précurseur du personnalisme, il est considéré comme le philosophe du dialogue, qui a substitué le couple « Je-Tu » au « Je pense » solitaire de Descartes. Est présentée ici son approche de la personne telle qu’il l’expose dans cette publication et aussi dans ses autres essais : « Dialogue », « Le Problème de l’homme », « Distance et Relation », « Éléments de l’interhumain ».

Je par la grâce du Tu

Pour que la rencontre de l’autre soit possible, il s’agit de « ressentir » que l’autre n’est pas autre mais que, d’une certaine manière, l’autre est soi-même. Le couple « Je-Tu » non seulement permet la découverte d’autrui dans la relation, mais rend seul possible la condition d’existence du Je, puisque c’est la rencontre du Tu qui constitue le Je comme personne. C’est par le Tu (par l’autre) que l’homme devient lui-même un Je. « Je deviens Je en disant Tu. »

Si l’autre n’est pas autre, chacun cependant est particulier. C’est ainsi que nous sommes nés « individu » car nous sommes différents des autres. Nous ne sommes pas nés « personne ». Notre personnalité naîtra par l’interpellation de l’autre dans la rencontre.

Références

  • Buber, M., (1938), Je et Tu, (Trad. G.Bianchis), Paris, Aubier, 1938, rééd. multiples dont la dernière en 1994.
  • Buber, M., (1938), Je et Tu, (Trad. J. Loewenson-Lavi), in Buber, M., La vie en dialogue, Paris, Aubier Montaigne, pp. 5-89.